Les plus beaux sommets à faire dans le Nord du Maroc
Le Maroc n’est pas qu’un pays de dunes et de médinas enchanteresses. Au nord, entre mer Méditerranée et montagnes imposantes, se cachent des sommets spectaculaires qui méritent largement le détour. Loin de l’agitation des villes impériales, cette région offre aux randonneurs une nature préservée, des panoramas à couper le souffle et une authenticité rare. Que vous soyez marcheur aguerri ou simple amateur de belles échappées, le Nord marocain réserve des trésors montagnards encore méconnus du grand public.
Dans cet article, on vous emmène découvrir les plus beaux sommets du Nord du Maroc, leurs particularités, leurs accès et tout ce qu’il faut savoir pour vivre une aventure inoubliable en altitude. Préparez vos chaussures de marche et votre soif d’aventure 🏔️
Le Jbel Tidighine, sommet du Rif oriental
Culminant à 2 456 mètres d’altitude, le Jbel Tidighine est le point culminant du Rif oriental et l’un des sommets les plus impressionnants du Nord marocain. Situé dans la province de Nador, ce géant de roche et de forêt domine majestueusement la région et offre une ascension particulièrement gratifiante. Son accès reste relativement peu fréquenté, ce qui garantit une immersion totale dans une nature sauvage et silencieuse.
L’approche du Tidighine se fait généralement depuis le petit village de Beni Bouifrour, où l’accueil berbère chaleureux donne le ton de l’aventure. Le sentier serpente d’abord à travers des forêts de cèdres et de chênes verts, avant de s’élever progressivement vers des paysages plus minéraux. La montée demande entre 5 et 7 heures selon votre rythme, mais chaque pas révèle de nouvelles perspectives sur les vallées environnantes.
Au sommet, la récompense est à la hauteur de l’effort : par temps clair, on distingue la Méditerranée au nord, les montagnes de l’Atlas moyen au sud, et même les côtes espagnoles par grande visibilité. Le panorama circulaire est tout simplement exceptionnel, offrant une lecture géographique rare de cette partie du Maroc. Les couchers de soleil y sont légendaires, teintant les reliefs d’ocre et d’or 🌅
Le massif du Tidiquin et ses sentiers secrets
Moins connu que son voisin le Tidighine, le massif du Tidiquin mérite pourtant toute votre attention. Avec des altitudes oscillant entre 2 000 et 2 400 mètres, cette chaîne montagneuse située dans le Rif central offre une multitude d’itinéraires de randonnée adaptés à tous les niveaux. C’est un véritable terrain de jeu pour les amoureux de trek qui souhaitent s’éloigner des sentiers battus.
La particularité du Tidiquin réside dans sa diversité biologique. On y trouve des écosystèmes uniques au Maroc, avec des espèces endémiques de sapins et une faune remarquable incluant le macaque de Barbarie. Les villages berbères parsemés sur les flancs du massif permettent de vivre des rencontres authentiques et de découvrir un mode de vie rural préservé. Ne manquez pas de goûter au pain traditionnel cuit au feu de bois et au thé à la menthe fraîche ☕
Les randonnées dans le Tidiquin s’organisent souvent sur plusieurs jours, avec nuitées en gîte ou sous tente. Les mois d’avril à juin puis septembre-octobre sont idéaux pour profiter de températures agréables et d’une nature verdoyante. L’hiver, le massif se pare parfois d’un manteau neigeux qui transforme complètement l’ambiance et ajoute une dimension alpine aux paysages.
Le Jbel Kelti et son accès par Chefchaouen
Si vous passez par la célèbre ville bleue de Chefchaouen, ne manquez pas l’ascension du Jbel Kelti qui culmine à 1 616 mètres. Ce sommet accessible offre une escapade parfaite pour une demi-journée ou une journée complète, selon que vous choisissiez l’itinéraire court ou la grande boucle. Point de départ privilégié des randonneurs, Chefchaouen permet de combiner découverte culturelle et aventure montagnarde en un seul voyage.
Le sentier démarre directement depuis la périphérie de la ville, traversant d’abord des oliveraies et des cultures en terrasses avant de s’enfoncer dans une forêt méditerranéenne parfumée. Le chemin est bien tracé et ponctué de points de vue magnifiques sur les toits bleus caractéristiques de Chefchaouen. Les photographes apprécieront particulièrement les perspectives matinales, lorsque la lumière douce caresse les façades azur 📸
Au sommet du Kelti, vous découvrirez un panorama étendu sur toute la région du Rif occidental, avec la Méditerranée scintillante à l’horizon les jours de bonne visibilité. L’endroit est également propice à l’observation des rapaces, notamment les aigles royaux qui nichent dans les parois rocheuses. Comptez environ 3 heures de montée et 2 heures de descente pour l’itinéraire classique.
Les crêtes du Jbel Lakraa et leur beauté sauvage
Le Jbel Lakraa représente l’un des défis les plus intéressants du Rif pour les randonneurs confirmés. Avec ses 2 159 mètres, ce sommet situé dans le parc national de Talassemtane offre une ascension technique par endroits, avec des passages rocheux nécessitant une bonne condition physique et l’absence de vertige. La récompense ? Des paysages d’une beauté brute et une sensation de conquête incomparable.
L’approche du Lakraa se fait généralement depuis le village d’Akchour, célèbre pour ses cascades spectaculaires. Cette double opportunité permet de combiner deux expériences en une seule sortie : la découverte des gorges aquatiques en matinée, puis l’ascension vers les hauteurs arides l’après-midi. Le contraste entre ces deux univers illustre parfaitement la diversité géographique du Nord marocain.
Les crêtes sommitales du Lakraa offrent des vues plongeantes vertigineuses sur les vallées encaissées du Rif. Par temps dégagé, on peut apercevoir jusqu’à la mer au nord et les premiers contreforts de l’Atlas au sud. La végétation y est adaptée aux conditions rudes d’altitude, avec des plantes épineuses et des fleurs sauvages qui explosent de couleur au printemps. Les amateurs de botanique trouveront ici un terrain d’étude passionnant 🌺
Les sommets des monts Béni Snassen
Plus à l’est, près de la frontière algérienne, les monts Béni Snassen constituent une chaîne montagneuse moins connue mais tout aussi fascinante. Le point culminant, le Jbel Âaroui, atteint 1 532 mètres et domine une région marquée par son aridité et ses formations géologiques spectaculaires. Ces montagnes offrent un dépaysement total, avec des paysages qui rappellent parfois les déserts rocheux américains.
L’intérêt principal des Béni Snassen réside dans leur patrimoine naturel et culturel unique. La région abrite des grottes préhistoriques, notamment la grotte des Pigeons qui a livré des vestiges de l’homme de Néandertal. Les randonnées permettent de découvrir ces sites archéologiques tout en profitant de vues panoramiques sur la plaine des Triffa et la Méditerranée au loin.
Les villages berbères accrochés aux flancs des montagnes perpétuent des traditions séculaires. L’hospitalité y est légendaire, et il n’est pas rare qu’un habitant vous invite spontanément à partager un thé ou un repas. Ces rencontres humaines constituent souvent les souvenirs les plus précieux d’un trek dans cette région authentique et préservée du tourisme de masse.
Préparer son ascension dans le Nord marocain
Réussir son aventure dans les sommets du Nord du Maroc nécessite une préparation adéquate. Voici les éléments essentiels à considérer avant de partir :
- Chaussures de randonnée montantes avec bonne adhérence, indispensables sur terrain rocheux
- Vêtements en couches pour s’adapter aux variations de température entre vallées et sommets
- Protection solaire renforcée (crème, lunettes, chapeau) car l’ensoleillement est intense en altitude
- Réserve d’eau suffisante (2 à 3 litres par personne) car les points d’eau sont rares sur certains itinéraires
- Carte topographique ou GPS, les sentiers étant parfois mal balisés
- Guide local recommandé pour les ascensions techniques et pour enrichir l’expérience culturelle
La meilleure période pour randonner dans le Nord marocain s’étend d’avril à juin puis de septembre à novembre. Les températures sont alors clémentes, et la nature déploie toute sa beauté. L’été peut être étouffant en journée, tandis que l’hiver apporte parfois de la neige sur les sommets dépassant 2 000 mètres, transformant certaines randonnées en véritables courses alpines 🎿
N’oubliez pas de respecter l’environnement et les populations locales. Le principe du « ne laisser aucune trace » s’applique particulièrement dans ces régions fragiles. Ramenez tous vos déchets, restez sur les sentiers balisés, et demandez toujours la permission avant de photographier les habitants.
Logistique et hébergement pour votre trek
L’organisation logistique varie selon les sommets visés. Pour les ascensions autour de Chefchaouen, vous trouverez facilement des gîtes confortables et des hôtels pour tous budgets. La ville constitue une base idéale pour rayonner dans le Rif occidental. De nombreuses agences locales proposent des guides expérimentés qui connaissent les moindres sentiers de la région.
Pour les sommets plus isolés comme le Tidighine ou le massif du Tidiquin, l’hébergement se fait généralement chez l’habitant ou en bivouac. Cette option authentique permet de vivre au rythme des communautés rurales et de découvrir la cuisine berbère traditionnelle. Les repas partagés autour d’un tajine fumant après une longue journée de marche créent des moments de convivialité inoubliables.
Les transports peuvent représenter un défi pour atteindre certains points de départ. La location d’une voiture offre la plus grande flexibilité, mais les taxis collectifs (grands taxis) permettent aussi de rejoindre la plupart des villages de montagne à moindre coût. N’hésitez pas à négocier avec les chauffeurs pour des trajets privés si vous partez en groupe.

FAQ sur les sommets du Nord marocain
Quel est le niveau de difficulté des randonnées dans le Nord du Maroc ?
Le niveau varie considérablement selon les sommets. Des ascensions comme le Jbel Kelti sont accessibles aux randonneurs occasionnels avec une bonne condition physique de base. En revanche, le Tidighine ou le Lakraa demandent une expérience de la montagne et une endurance solide. La plupart des itinéraires nécessitent au minimum 4 à 6 heures de marche, avec des dénivelés pouvant atteindre 1 200 mètres.
Faut-il obligatoirement un guide pour randonner dans le Rif ?
Bien que non obligatoire légalement, le recours à un guide local est fortement recommandé, surtout pour les sommets isolés. Les sentiers sont rarement balisés de façon systématique, et un guide connaît les raccourcis, les points d’eau et les conditions météorologiques locales. Il enrichit également l’expérience par ses explications sur la faune, la flore et la culture berbère.
Peut-on randonner dans le Nord marocain toute l’année ?
Techniquement oui, mais les conditions varient énormément. Le printemps et l’automne offrent les meilleures conditions avec des températures agréables et une nature verdoyante. L’été est très chaud mais praticable tôt le matin. L’hiver peut apporter de la neige sur les sommets au-dessus de 2 000 mètres, nécessitant alors un équipement adapté et une expérience de la montagne enneigée.
Quels sont les dangers potentiels en montagne dans le Rif ?
Les principaux risques sont la déshydratation, l’insolation et les entorses sur terrains rocheux. Les orages d’été peuvent être violents et soudains en altitude. La faune dangereuse est quasi inexistante, bien que quelques vipères soient présentes dans les zones arides. Le respect des consignes de sécurité basiques et un équipement adapté minimisent largement ces risques.
